Alterre organise une journée régionale sur le thème des mobilités.
L’Histoire de l’humanité, d’homo erectus à homo neanderthalensis jusqu’à
homo sapiens, de la marche à pied à l’invention de la roue, est consubstantielle à celle de la mobilité. A la fois besoin et droit, la mobilité se heurte au 21ème siècle, à de nouvelles limites multifactorielles. Si le changement climatique s’avère clairement être un premier facteur limitant, la condition sociale représente une seconde limite de plus en plus insurmontable pour aller et venir librement, à laquelle le tout électrique annoncé ne répondra pas. Pour une partie non négligeable de la population française, la mobilité individuelle ou collective n’est déjà plus un droit auquel elle devrait normalement prétendre et devient facteur d’inégalités par ses coûts et sa répartition. Indispensable en milieu rural, poussée hors des centres-villes, la voiture individuelle, qui représente plus de deux tiers des déplacements devient un objet ambivalent à la fois couteux et polluant, à la fois contrainte et liberté. Ces limites sociales, climatiques, et géographiques concourent à déconstruire la notion de mobilité à l’aune du changement de paradigme qu’imposent les crises actuelles et futures.
Limites climatiques, planétaires et financières, la mobilité symbolise à elle seule les injonctions contradictoires dans lesquelles nous sommes empêtrés : d’un côté, limiter nos déplacements pour faire face notamment au changement climatique ; de l’autre, assurer à tous le droit de se déplacer pour répondre aux besoins essentiels que sont le travail, les soins, l’éducation, les loisirs…